Une série d’homicides particulièrement violents ont été commis à Bressoire, une petite ville de notre terroir réputée pour son bien manger. Au moment même où l’on s’apprêtait à assister au lancement d’une nouvelle télé réalité et où une bataille promet déjà. Celle qui devrait permettre au groupe Daunaque de prendre le contrôle de Priméditions. Selon les premières constatations opérées par les enquêteurs, le tueur aurait donné la mort après avoir fait l’amour avec ses victimes. Mais, alors que l’on venait de procéder à l’arrestation du présumé auteur des faits, sujet à des troubles hallucinatoires, va soudain surgir une femme. Une femme superbe confondue par un passé déjà trouble, elle n'a pu parvenir à dissimuler bien longtemps ce dont elle va être aussitôt accusée.
Mais voyons donc ce que va nous apprendre l'extrait des quelques lignes qui suivent et quels sont à première vue les comportements des uns et des autres :
- Vous pouvez faire entrer madame Debrun !
- Bien monsieur le juge…
S’effaçant galamment pour laisser entrer la jeune femme, le greffier ne put s’empêcher, sous l’œil chargé de réprobation du juge Prédaud, de détailler avec insistance les courbes gracieuses de l’ancienne compagne de Paul Londaud. Vêtue pour l’occasion d’un élégant tailleur Versace sombre qui donnait le tournis et dont certains pans de la jupe s’ouvraient sur des perspectives audacieuses, Irène Debrun était effectivement désespérante de séduction et une très belle femme qu’il était difficile pour un homme d’ignorer. Tout en la saluant, le magistrat sentit sa gorge se nouer, espérant secrètement que son interlocutrice n’ait rien perçu de son trouble.
- Madame, je vous en prie, asseyez-vous.
Avec ses longs cheveux auburn ondulés tombant en cascade sur ses épaules, prête à relever tous les défis, on supposait que la jeune femme devait connaître la réelle signification du mot pouvoir, ce qu’il convenait de faire pour en avoir et la meilleure façon de s’y prendre pour museler ceux qui en avaient. Lorsqu’elle s’assit, croisant ses jambes très haut, le juge sentit un regret poindre en lui à la vue de ce qu’elle laissait admirer sans éprouver la moindre retenue. Elle était tout à fait conforme au genre de femmes devant lesquelles Romain Prédaud perdait tous ses moyens. Il admettait cependant qu’il aurait bien calmé cette garce sans se faire prier car, en donnant dès le départ le sentiment de sortir le grand jeu, elle avait visiblement entrepris de jouer avec ses nerfs de quadragénaire frustré. Depuis quand d’ailleurs n’avait-il pas rencontré l’une de ces créatures de rêve qu’il se plaisait à fréquenter discrètement hors le palais ? Quinze jours, trois semaines, plus ? Pris dans l’engrenage de toute cette violence, le temps semblait filer…
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NEGATIONS Tome 1 et Tome 2, Louis PETRIAC, ISBN n° 978-2-918296-09-6 et 978-2-918296-37-9