Certains requis au STO nazi ont vécu deux années d'enfer mais, parfois, avec quelques éclaircies comme ici avec cette histoire tendre entre une prisonnière russe Natascha et un jeune Français du nom de Jean BAUDET. Deux jeunes gens qui s'étaient rencontrés au sein de l'usine nazie KDF près de Hanovre et qui auraient pu vivre une très belle histoire s'ils n'avaient pas été séparés en juin 1945 à cause de l'impossibilité pour la jeune fille de pouvoir rester en France où elle avait un temps trouvé à être hébergée dans un camp de regroupement pour citoyens soviétiques. Elle sera hélas expulsée en URSS et Jean ne parviendra jamais à retrouver sa trace ! Comme un autre requis devenu célèbre du nom de François CAVANNA qui cherchera à revoir désespérément une autre Russe, Maria !
Comme pour d'autres jeunes gens requis, et en dehors de cette histoire bouleversante le retour de Jean ne sera guère aisé puisqu'on ne considérait pas en juin 1945 les requis au STO comme des déportés mais, trop souvent, comme des volontaires ! Ils seront donc accueillis avec une certaine suspicion, alors qu'on les avait forcés à aller travailler en Allemagne ! Dans le reportage vidéo qui suit on parle au sein de l'usine d'emboutissage KDF où l'on fabriquait des munitions pour les nazis de dix heures de boulot, ce qui rendra Jean malade ! Tout autant que l'avait été Gabriel BOULOGNE lorsqu'on l'a chargé au pays des Sudètes de fabriquer des obus après avoir fabriqué de la vaisselle en bakélite ! Rentré chez ses parents dans les Ardennes, Jean ne se sentira pas à sa place, sans doute comme Gabriel en Périgord. Lorsqu'il tentera de leur parler de Nastascha, il sentira qu'ils se fermaient. Ce qui explique que sa mère ne lui ai jamais remis les lettres que la jeune Russe lui avait envoyées durant un mois et qui auraient pu lui permettre de la retrouver. Jean ne verra ces lettres qu'à la mort de sa mère, trop longtemps après.
LETTRES D'UN DAMNE AU COEUR DE LA MACHINE NAZIE, Cédric BOULOGNE