Ce mercredi 28 mai à 21h05 une soirée sera consacrée sur nos écrans à toutes ces victimes du STO nazi auxquels je n'ai pas cessé de m'intéresser tous ces derniers mois. C'est ce qui m'a incité à rechercher des profils de jeunes gens qui n'avaient eu que le tort d'avoir vingt ans en 1943 ou dont leurs descendants auraient pu parler. Comme le Périgourdin d'adoption Jean RODON élevé au Blanc-Mesnil par des parents communistes dans la région parisienne qui me livrera des mémoires avant de décéder à 98 ans ou comme l'autre Périgourdin de Nantheuil Gabriel BOULOGNE dont le petit fils Cédric vient de publier des lettres assez bouleversantes, témoignages de cette punition qu'était cet horrible STO.
Deux profils auxquels il convient d'ajouter celui du Marseillais Albert CORRIERI qui, à 102 ans, a conservé toute sa détermination et qui se bat depuis 1950 pour réclamer les quelques 43.200 € qu'on lui doit car Albert n'entend pas exonérer l'Etat français de sa responsabilité dans l'affaire, même si cet Etat de Pierre LAVAL a déjà eu à répondre à des sanctions dès la Libération de notre pays. Défendu par Maître Michel PAUTOT, avocat à Marseille, Albert CORRIERI entend pour ce qui le concerne réclamer le paiement de dommages liés à ce STO qu'il a dû faire à Luwigshafen où il avait été blessé lors d'un bombardement allié. Un site où on l'avait chargé d'approvisionner des wagons de charbon destinés à des ateliers où l'on fabriquait de surcroît du Zyklon B mis au point par un certain Otto AMBROS l'un des papes de la mise au point de cette saloperie destinée au gazage des déportés juifs, ce qui le révolte davantage encore. "J'ai trop souffert pour laisser passer cette histoire-là. Ce n'est pas un cadeau que l'on me ferait, c'est un dû" nous a confiés Albert. Je vous invite à regarder le témoignage de ce survivant chaleureux amateur de pétanque qui parle de ce qu'il a vécu dans ce magnifique reportage réalisé par Benoît LE CORRE qui suit l'article.
Il n'est pas inutile de rappeler que ce sont près de onze millions de jeunes gens originaires d'un peu tous les pays qui ont dû répondre à cette obligation nazie dont 650.000 travailleurs français. Une blessure qui ne s'est toujours pas refermée et pour cause ! Ce qui a amené plusieurs descendants de ces jeunes victimes de 1943 à déposer des demandes d'indemnisation car si certains requis étaient rémunérés sur la base de 2000 Francs de l'époque pour 100 Reichsmark (soit l'équivalent de 540 € sauf erreur de ma part), d'autres n'ont rien perçu du tout.
Vous pourrez retrouver dans la boutique en ligne de mon éditeur les ouvrages évoquant le STO forcé auquel ont été contraints les deux Périgourdins RODON et BOULOGNE.
Louis PETRIAC
JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE, Jean RODON, ISBN n° 978-2-918296-46-1 et LETTRES D'UN DAMNE AU COEUR DE LA MACHINE NAZIE, Cédric BOULOGNE, ISBN n° 978-2-918296-61-4