Comme l'a raconté l'un des survivants Robert HEBRAS (photo ci-contre) lorsqu'il avait appris que la brigade Das Reich avait déjà commis des exactions : "Les SS, moi-même je ne savais pas que ça existait, pour moi y'avait juste des soldats allemands. Lorsque j'ai vu partir les femmes et les enfants vers l'église, je me suis pas posé de question. Pourtant, auparavant ils nous avaient laissé entendre ayant appris l'existence d'un dépôt d'armes dans le village qu'ils allaient perquisitionner et que ceux qui n'étaient pas concernés seraient relâchés. Je ne pensais pas à cet instant que j'allais mourir ". "On n'était pas au courant de tout ça, on ne l'a appris qu'après, dira un autre, Jean-Marcel DHARTOUT (photo ci-dessous) surpris que leur village ait pu être choisi. Lors de notre arrestation, personne ne s'était affolé et comme on ne se voyait pas souvent, on s'était même salué ! Apprenant cette perquisition, on avait marché comme des gamins ! En les regardant se positionner avec leurs mitrailleuses on avait même encore plaisanté ! Avant d'être dirigés vers une grange, nous les hommes on s'est trouvés tout seuls sur cette place ! Après le bruit d'une culasse pour positionner une balle dans le chargeur et le bruit successif des tirs, il y eut plusieurs hurlements. Dans cette grange, mon ami Joseph est mort sur moi. Avec quelques autres il arrivera à gagner une autre grange et à échapper à l'incendie.
Les femmes et les enfants dans l'église, Oradour, ça ne sera pas un hasard ! Mais tous ces gens comment auraient-ils pu savoir que ces tortionnaires pratiquaient tous de la même façon : avec un rassemblement de la population dans un premier temps puis dans un second, la séparation des hommes de leurs femmes et de leurs enfants ! Comment auraient-ils pu savoir que ce détachement avait opéré de la même façon en Tchécoslovaquie en juin 1942 dans une bourgade du nom de Lidice, en représailles de l'attentat commis sur le dignitaire nazi Reinhard HEYDRICH ?
Lors d'un procès qui aura lieu à Bordeaux en 1953 quelques années plus tard en présence d'une vingtaine d'Alsaciens qui ne parleront pas, on tentera bien d'avancer sur ce drame et de comprendre. Mais sans qu'on arrive à un résultat satisfaisant et d'autant moins satisfaisant que l'Allemagne refusera d'extrader le général LAMMERDING coupable d'avoir dirigé ce massacre et qui entamera une nouvelle existence à Dusseldorf en dirigeant une entreprise comme s'il ne s'était rien passé.