Dans son ouvrage publié en 2013 : Ma guerre à moi, résistant et maquisard en Dordogne, Robert SUDEY (photographié ici juste avant son décès) évoque ces faux maquis qui auront terni l'image de la Résistance et de ceux qui luttaient contre les nazis ! A Limoges, les Frères JAQUET en feront partie que notre maquisard trélissacois n'aura pas fréquentés !
Extraits : On a souvent prétendu que les faux maquis n’avaient jamais existé et que ceux qui en parlaient, exagéraient. Pourtant, il m’est arrivé personnellement d’en rencontrer en Dordogne de peu recommandables… A Sorges notamment. Ces prétendus groupes de maquis, dont certains venaient de loin, étaient du reste très organisés ! C’est le moins que l’on puisse dire ! Ils étaient constitués le plus souvent d’indépendants n’ayant jamais appartenu à aucun groupe de résistants. Mais certains éléments indisciplinés étaient également parvenus à s’immiscer au sein de groupes en y jetant le trouble. Nombre d’opérations discutables et mal perçues seront ainsi commises au domicile de certains agriculteurs, au terme d’opérations devenant, ou des déménagements, ou des collectes de fonds. Des opérations dont la finalité était de permettre à des pseudo maquisards de s’enrichir au dépens de la collectivité. Il leur était facile de se rendre dans les fermes, de mettre la main sur certaines denrées et de repartir en prétextant que ces réquisitions sauvages étaient destinées au maquis. C’était le plus sûr moyen de s’affranchir de toutes les résistances possibles tout en contrevenant aussi, malheureusement, à l’image des maquisards.
Le fils d’un dénommé Martial plus connu sous le nom de Bleytout m’avait un jour appris qu’un voleur, agissant soi-disant pour le compte du maquis, leur avait ainsi « prélevé » une vache. Une pauvre bête qui, je le crains, a dû servir aux besoins alimentaires du gredin ou qui a dû être cédée au marché noir. Il était pourtant admis que tout réfractaire et tout clandestin cherchant à se dissimuler en campagne, ne pouvait survivre sans l’aide des paysans. Mal se conduire à l’égard des paysans était donc le plus sûr moyen pour un maquis de courir à sa propre destruction.
MA GUERRE A MOI, RESISTANT ET MAQUISARD EN DORDOGNE, Robert SUDEY, ISBN n° 978-2-918296-23-2
