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1940-44... Quand le Roi du Café n'était encore qu'une cantine qui faisait son beurre !

  Quand le Roi du Café n'était encore qu'une Cantine !

Une Cantine de la Gare située en 1933 dans un quartier industriel...Avant de devenir ce Roi du Café dont l'auteur parle abondamment dans l'ouvrage qui est paru, s'était tenue jusqu'en 1947 une cantine, la Cantine de la Gare. Un débit de boissons et de restauration que le père de Louis PETRIAC avait pris à bail en 1933, l'année même où Adolf HITLER prenait le pouvoir en Allemagne. Pour cet homme encore jeune d'à peine trente ans, l'affaire avait demandé qu'il y mette toutes ses menues économies alors que la situation du pays était loin d'être rassurante. Un challenge à relever auquel avait cru cet ancien employé de ferme du Cantal qui avait déjà tenté l'aventure en "montant" à Paris et en devenant dix ans plus tôt garçon de café dans une brasserie parisienne de la place du Châtelet. Il était loin d'imaginer que six ans plus tard il serait contraint de partir à la guerre et de rejoindre dans l'est de notre pays une unité à Sarreguemines. 

Les premières années de cette Cantine de la Gare que l'auteur n'avait découvert que récemment grâce à des photos soudain réapparues, ont incité Louis PETRIAC à entreprendre un gigantesque travail de recherche et à comprendre, également, ce qui avait pu se passer à l'endroit où il était né. Tant avant 1933 au moment de l'arrivée de son père dans un quartier promis à une croissance industrielle effrénée, que durant la guerre. Une guerre que celui-ci vivra loin de sa rue de la Gare sans être le témoin des mics-macs opérés par les nazis sur la darse de La Charbonnière. Louis PETRIAC revient dans son ouvrage sur les vols commis chez les Juifs parisiens pendant la rafle de Juillet 1942 qui donneront lieu à partir de 1943 à un stockage des oeuvres d'art dans des locaux voisins de la Cantine de la Gare du père de l'auteur. Le bistrotier n'assistera donc pas à la fin de l'été 1944 à la libération de l'endroit et de Paris ni à la résistance opposée par des nazis soucieux de conserver leurs acquis antérieurs. Il ne retrouvera son commerce qu'en mai 1945 après avoir débarqué à la gare d'Orsay comme d'autres prisonniers libérés des stalags où ils avaient été détenus. Près de l'ancienne maison de maître dont les Magasins Généraux avaient fait une cantine des combats se dérouleront en effet en août 1944, notamment au bord du canal de Stains (Voir plan en tête d'article)Ce sera pour le quartier une nouvelle page qui s'ouvrira après coup auquel le père de l'auteur participera.

Cet endroit qui a aujourd'hui disparu laissant la place à un complexe marchand du nom de Millénaire inauguré en 2011 et qui s'est depuis vidé de la plupart des quelques commerçants qui avaient cru à ce nouveau projet avant que débute une crise sanitaire en mars 2020 avait-il des secrets que l'auteur n'avait pas su voir lors de la publication d'un premier ouvrage ? Probablement. C'est ainsi qu'il aura réussi à dater depuis la création de sa rue de la Gare devenue depuis une rue Madeleine Vionnet quel était le passé de la demeure où il avait vu le jour conçue sous le règne de l'empereur Napoléon III. A un endroit mis à mal par une industrialisation poussée qui aura rendu vétustes bien des modestes habitations à proximité de celle où était né l'auteur. Reste un témoignage de cet Aubervilliers d'après-guerre filmé par Elie LOTAR en 1946 (vidéo ci-dessous).

Vous pouvez vous procurer cet ouvrage dans notre boutique en ligne.

C'ETAIT LE ROI DU CAFE, Louis PETRIAC, ISBN 978-2-918296-50-8