Le 22 Février 1943 Jean RODON allait fêter ses vingt ans ! Lui qui avait un temps caressé l'espoir de devenir un jour artiste peintre et de créer ses propres compositions, avait dû renoncer deux ans auparavant à son rêve et il était devenu tourneur dans un atelier de mécanique générale du 3ème arr. de Paris chez un affreux collabo, pétainiste jusqu'au bout des ongles. Mais, depuis sa rencontre avec la petite Sophie, de deux ans sa cadette, tout s'était emballé et il avait retrouvé beaucoup d'envies. Ils s'étaient rencontrés avant l'hiver 1942/1943 et ils avaient projeté tous les deux de dire aux leurs avant l'arrivée du Printemps quel était le tendre sentiment qui les liait.
Mais c'était sans compter sur cet embrigadement qui allait les séparer plus de deux longues années et sur l'impossibilité de Jean de rester "connecté" à celle qui lui avait redonné tant d'espoir en une vie meilleure alors qu'il s'interrogeait sur un avenir incertain. Parce que le billet sur lequel elle avait jeté ses coordonnées avait malencontreusement glissé de sa poche dans le métro au moment où ils se quittaient. Neveu du député communiste Henri LOZERAY élu dans le XIème arrondissement parisien qui venait d'être arrêté en Février 1940 et emprisonné à Maison-Carrée à Alger et fils d'Emile RODON, le Conseiller municipal communiste du Blanc-Mesnil, Jean RODON hésitera quelques jours à répondre à cette réquisition des autorités pétainistes avant de se résoudre à partir impuissant devant un destin pour le moins cruel. Seulement, s'y refuser et gagner comme quelques autres les rangs de la Résistance, aurait mis en danger les siens et probablement ses parents puisque Emile RODON venait d'être destitué en ce même mois de Février 1940 par la Préfecture de Seine-et-Oise de son mandat d'élu du Blanc-Mesnil.
Dans un ouvrage grave et fort, Jean RODON raconte comme vient de le faire Cédric BOULOGNE dans Lettres d'un damné au coeur de la machine nazie, ce qu'aura été sa découverte de l'enfer nazi d'Hennigsdorf où l'on fabriquait entre autres chez A.E.G des locomotives, ce qu'il y a trouvé comme entourage et ce qu'il a dû y subir de la part de garde-chiourmes comme ce Christ, le sudète nazi qui le brutalisera régulièrement. Un document que nous nous devions de publier à l'appui d'un dossier de presse conçu lors de la sortie de l'ouvrage !
Vous pouvez toujours vous le procurer dans notre boutique en ligne.
JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE, Jean RODON, ISBN 978-2-918296-46-1