Ce sont des lettres adressées à sa famille et retrouvées par son petit-fils Cédric BOULOGNE (ci-contre), qui auront incité ce dernier à rechercher quelles avaient pu être les épreuves traversées par ce grand-père Gabriel qu'il avait à peine connu et disparu en 2011 à l'âge de 89 ans. Sans doute parce qu'il lui avait fallu à lui aussi trouver sa voie et qu'il avait dû s'éloigner de sa famille périgourdine plus jeune.
Car c'est bien de captivité qu'il s'est agi avec ce grand-père, Gabriel, agriculteur à Nantheuil près de Thiviers en Dordogne qui avait été contraint de partir en juin 1943 pour l'une des colonies nazies de Tchécoslovaquie sur lesquelles Adolf HITLER avait mis la main en 1938, pour qu'il effectue son Service de Travail Obligatoire (ou STO) ! Alors qu'il avait fêté ses vingt ans en 1942 et qu'il venait d'entrer dans la catégorie de ces jeunes gens dont le seul tort aura été d'avoir eu vingt ans en 1943, au moment où la collaboration du nazi Fritz SAUCKEL et du sinistre collabo Pierre LAVAL avaient imaginé ce qui reste une véritable horreur et qui est aussi un chantage ignoble que les nazis n'honoreront pas et qui devait permettre dans un premier temps à des prisonniers français de retrouver les leurs dans le cadre d'un échange avec d'autres compatriotes qui acceptaient d'aller travailler en Allemagne ! Certes, ces jeunes requis n'honoreront pas tous cette part du contrat en choisissant plutôt que d'aller effectuer leur STO de rejoindre la Résistance et les rangs des maquis, au risque de voir leur famille victime de représailles. Ce que Gabriel BOULOGNE voudra éviter aux siens.
Pour se sortir d'un cafard qui l'avait pris aux tripes et dont il aura du mal à se débarrasser malgré un copinage avec d'autres requis, Gabriel écrira ! Beaucoup même avec quasiment une lettre tous les trois ou quatre jours où il fera état de sa condition pas toujours folichonne et de ce qu'on mettait à la charge de ces jeunes gens au sein d'ateliers où on leur demandera de concevoir avec de la bakélite des percuteurs pour les obus nazis. Ces lettres de Gabriel retrouvées par Cédric mettent l'accent sur des échanges qui ont probablement sauvé ce jeune agriculteur qui avait déjà été contraint deux ans auparavant de donner de son temps pour rejoindre un chantier de Jeunesse ! L'une de ces trouvailles dues à un vieux maréchal qui devait sauver la France mais qui choisira finalement de laisser parler un antisémitisme déplorable et d'exclure de la communauté française des gens qui n'avaient eu que le tort eux d'être des Juifs !
Certaines de ces lettres écrites par un damné, c'est bien le nom qualifiant ce pauvre Gabriel poursuivi par les affres d'une collaboration qu'il aurait bien voulu éviter, viennent d'être publiées dans un ouvrage signé de la main de son petit-fils Cédric. Un ouvrage hommage aux épreuves vécues par son aïeul que nous vous proposons de découvrir depuis quelques jours en vous rendant dans notre boutique en ligne où vous pourrez vous le procurer.
LETTRES D'UN DAMNE AU COEUR DE LA MACHINE NAZIE, Cédric BOULOGNE, 20 €, ISBN 978-2-918296-61-4