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Quand l'affairisme doit s'avouer vaincu...

Un quartier entièrement démoli qui avait vu le jour en 1860, une époque où l'on se déplaçait encore avec des charrettes à bras pour aller vendre du maraîchage provenant des jardins voisins du canal Saint-Denis. Avant qu'une première destruction de ces espaces intervienne à la fin du XIXème et que s'implantent des sociétés industrielles comme La Charbonnière ou Saint-Gobain. Cet ouvrage sur le quartier de mon enfance, je le devais à tous ceux qui ont disparu depuis une trentaine d'années et à ceux qui avaient cru au nouveau projet du Millénaire où ils auront englouti toutes leurs économies en se ramassant une de ces vestes ! 

Extraits de l'ouvrage : Il suffit quelquefois de peu de choses pour entreprendre un retour sur soi et évoquer ce qui a réellement compté dans une existence. En me rapprochant d’une sœur dont je m’étais éloigné pendant une quinzaine d’années, j’avais soudain découvert cet hiver-là que j’avais été aimé par un père qui était très peu démonstratif et, autour de ce que j’avais conservé en mémoire, les images rassurantes d’un passé que je croyais à jamais avoir enterré ont ressurgi en moi. Encore plus nombreuses ! Au point de devenir soudain un nouveau moteur, celui qui aurait pu m’aider à comprendre pourquoi j’avais pu résister jusqu’ici à tout un lot de vacheries incommensurables sans jamais avoir eu le sentiment d’être vaincu. Ces images étaient alors devenues le prétexte à un hommage aux acteurs d’un quartier aujourd’hui disparu et à un père méconnu, un peu bougon, qui, dans un pardessus parfois râpé, s’était battu pour que nous ne manquions jamais de rien. Car ces aînés, auxquels j’avais soudain souhaité rendre un hommage après avoir appris la disparition du quartier où j’étais né, s’ils étaient soucieux d’aller vers un certain progrès, ne perdaient pas de vue l’essentiel. Celui consistant à préserver leur entourage et ceux qu’ils aimaient sans toutefois savoir toujours le leur dire. En écrivant, et je m’en étais persuadé, ce qui comptait pour eux, c’était surtout de bien manger après avoir souffert de la faim durant la guerre et, les jours d’hiver, de faire en sorte que les leurs n’aient pas froid et ne souffrent pas d’une quelconque cochonnerie…

Cet hommage s’est enrichi toutes ces dernières années d’un travail de recherche biographique qui s’est imposé depuis au fil des années comme un complément indispensable. Car si, dans un premier temps, j’avais pu réunir des documents, d’autres s’y sont ajoutés confirmant souvent ce que j’avais perçu voici déjà dix ans sans pouvoir l’affirmer. C’est autour de la réédition des premiers textes qu’ils trouvent leur place dans ce nouvel ouvrage, d’autant que la vitrine commerciale conçue par le promoteur KléPierre en 2011 est en train de prendre l’eau au risque de noyer une seconde fois ceux qui avaient cru pouvoir prendre la relève des gueules noires aujourd’hui disparues.

Si je vous ai convaincus avec cet extrait, vous pourrez aller dans la boutique en ligne de ma maison d'édition pour vous procurer cet ouvrage.

Louis PETRIAC

C'ETAIT LE ROI DU CAFE, Louis PETRIAC, ISBN n° 8978-2-918296-50-8