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La dérouillée brésilienne...

 

Emergeant de mon cauchemar et reprenant mes esprits, j'eus soudain froid. A priori mes agresseurs étaient partis et il n'y avait plus un bruit autour de moi. Avais-je rêvé ? Pourtant, les douleurs que je ressentais au bas ventre et un peu partout et ce goût de sang à même la bouche étaient malheureusement autant de signes qui me laissèrent supposer que ce n'était pas le cas. Je venais bien, hélas pour moi, de prendre une bonne branlée !

J'entrepris de me relever, non sans difficulté, et je m'aperçus que ces cons-là m'avaient foutu à poil. Si je n'avais rien senti au moment des réjouissances, malgré l'heure tardive de la nuit, c'était sans doute à cause de la température encore élevée qui régnait sous les latitudes brésiliennes. Malgré mes protestations, ces enfoirés ne m'avaient laissé ni slip, ni falzar, pas même mes chaussettes. dans l'état où j'étais, je me demandais ce que j'allais pouvoir devenir. Et puis je ne me voyais pas me faire coffrer pour attentat à la pudeur. C'aurait vraiment été le comble ! Ah les salauds ! Je finissais même par m'en vouloir de m'être fait taxer de la sorte. Je me voyais en plus tellement mal appeler les flics à la rescousse que la situation me paraissait bien compromise... Et puis, je devais avoir l'air malin avec mon gros bide qui pointait en avant. Comme on dit, avec une plume au cul, je n'aurais pas eu grand peine à passer pour un oiseau rare. C'est vrai, Franck avait raison, j'avais vachement grossi au point que c'en était devenu grotesque. Je finis même par me demander ce que ma femme pouvait encore bien me trouver de craquant, moi, l'ancien troisième ligne du pack bayonnais.

NEIGE EN AMAZONIE, Polar, Frédéric RUHER, ISBN n°978-2-918296-60-7